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Intégrer la biodiversité dans la démarche RSE  

Intégrer la biodiversité dans la stratégie de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)  est essentiel pour assurer une performance globale durable. 

Qu’est-ce qu’une stratégie RSE ? 

Une stratégie de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est une démarche qui consiste à  intégrer les enjeux du développement durable dans l’ensemble des activités d’une entreprise . Cela  consiste à prendre en compte l’impact social, environnemental et économique des activités, afin de  concilier performance économique, responsabilité sociale et respect de l’environnement, en  minimisant les impacts négatifs de l’entreprise et en maximisant ses contributions positives à la  société. 

Une stratégie RSE bien structurée ne se limite pas à des actions ponctuelles, mais s’inscrit dans une  vision à long terme, intégrant des objectifs mesurables et des engagements concrets dans divers  domaines comme l’impact sur la biodiversité, la gestion des ressources naturelles, la contribution au développement local… 

Pourquoi intégrer la biodiversité dans sa démarche RSE ? 

La biodiversité constitue un pilier essentiel du bon équilibre de notre environnement, englobant non seulement la diversité des espèces végétales mais aussi animales. Parmi elles, la faune sauvage et en particulier les oiseaux, joue un rôle déterminant dans le maintien des écosystèmes et services  écosystémiques indispensables aux entreprises et à la société. Intégrer la biodiversité dans sa  démarche RSE, c’est reconnaître l’importance de ces services écosystémiques et mettre en place des actions concrètes pour les préserver. 

Les entreprises, en favorisant la présence de la faune sauvage, peuvent améliorer leur résilience face aux défis environnementaux et contribuer à la protection des équilibres naturels dont elles  dépendent. Par exemple, l’installation de nichoirs, de tours, de préaux et d’abris pour les oiseaux, les chiroptères, permet de leur offrir un refuge et de soutenir des populations essentielles au contrôle  des nuisibles, à la pollinisation, à la préservation des milieux naturels et à la productivité agricole. 

De plus, les oiseaux étant de véritables indicateurs de la santé de nos écosystèmes, leur présence ou  leur déclin, traduit l’état général de la biodiversité et peut alerter sur les déséquilibres écologiques.  En s’engageant activement pour la préservation de ces espèces, les entreprises ne se contentent pas  

de protéger la nature : elles participent aussi à la construction d’un environnement plus durable et  plus harmonieux, bénéfique tant pour leurs activités que pour la société dans son ensemble. 

Comment intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE ? 

L’intégration de la biodiversité dans une stratégie RSE requiert une approche globale et structurée.  L’entreprise doit considérer les enjeux liés à la préservation de la biodiversité à chaque étape de son  activité et de sa chaîne de valeur. Cela passe par l’identification des impacts de son activité sur la  biodiversité, la mise en place de mesures pour les limiter, ainsi que par la restauration et la  protection des habitats naturels et des espèces. Sensibiliser les parties prenantes internes et externes  est également essentiel. De plus, intégrer la biodiversité dans la gouvernance de l’entreprise et  assurer un suivi transparent des actions engagées renforce son engagement. Cette démarche  contribue non seulement à relever les défis environnementaux, mais aussi à améliorer la  performance économique et l’image de l’entreprise. 

Des actions concrètes pour améliorer son engagement en faveur de la  biodiversité  

Pour renforcer leur engagement envers la biodiversité, les entreprises peuvent adopter plusieurs  actions concrètes : 

  • Réaliser une évaluation de l’impact sur la biodiversité : Identifier les effets directs et  indirects de leurs activités sur les écosystèmes permet de définir des mesures adaptées pour  les atténuer. 
  • Installer des infrastructures favorables à la faune : L’installation de nichoirs pour les  oiseaux, d’hôtels à insectes ou d’abris pour les chauves-souris sur les sites de l’entreprise  contribue directement à la conservation des espèces locales. 
  • Sensibiliser les parties prenantes : Organiser des formations et des ateliers pour les  employés, les clients et les fournisseurs sur l’importance de la biodiversité encourage une  culture d’entreprise engagée et responsable. 
  • Végétaliser les espaces : Aménager des jardins, des toitures végétalisées ou des potagers  collectifs crée des micro-habitats favorables à la biodiversité urbaine et améliore la qualité  de vie au travail. 
  • Soutenir des initiatives locales : Collaborer avec des associations de protection de la nature ou participer à des programmes de protection et de préservation de la faune sauvage. 

En adoptant ces mesures, les entreprises contribuent activement à la préservation de la biodiversité,  renforcent leur image auprès des parties prenantes et s’assurent une performance durable en  harmonie avec leur environnement. 

 Quels sont les avantages pour l’entreprise d’intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE ? 

  • Intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE offre de multiples avantages pour l’entreprise. Cette  démarche permet notamment de : 
  • Participer activement à la préservation de la biodiversité  
  • Limiter l’impact environnemental de ses activités  
  • Anticiper et réduire les risques liés à la dégradation des écosystèmes  
  • Stimuler l’innovation en développant des solutions durables  
  • Valoriser son image auprès des parties prenantes  
  • Améliorer la qualité de ses produits et services  
  • Accéder plus facilement à de nouveaux marchés sensibles aux enjeux environnementaux  Renforcer la confiance de ses clients et partenaires  
  • Se conformer aux réglementations et normes environnementales en vigueur. • 

 

Une norme française pour guider les entreprises dans leur démarche

En France, la norme NF X32-001 a été créée pour aider les entreprises à mieux intégrer la  protection et la gestion durable de la biodiversité dans leur stratégie. Elle leur propose une méthode  claire pour identifier les enjeux liés à la biodiversité, mesurer l’impact de leurs activités sur les  écosystèmes et reconnaître leur dépendance aux services qu’ils offrent (comme la pollinisation ou la régulation des nuisibles). 

Cette norme sert aussi de guide pour élaborer un plan d’actions efficace : définir des objectifs,  mettre en place des mesures concrètes, suivre les résultats et améliorer progressivement les  pratiques. Elle encourage également les entreprises à prendre en compte leur impact local et à  communiquer de manière transparente sur leurs engagements et avancées. 

Disponible depuis janvier 2021, cette norme volontaire s’applique à toutes les organisations, quel  que soit leur secteur ou leur taille. Elle peut concerner tout ou partie de leurs activités, terrains ou  même leur chaîne d’approvisionnement et leur influence sur d’autres acteurs économiques. 

Vers une norme internationale pour la biodiversité 

Une version internationale de la norme française est en cours de préparation par l’Organisation  internationale de normalisation (ISO). Prévue pour juin 2024, la future norme ISO 17298 aidera  les entreprises du monde entier à mieux intégrer la biodiversité dans leurs activités. 

Son objectif est de fournir des règles claires et des recommandations pour protéger et préserver la biodiversité, utiliser ses ressources de manière durable et partager équitablement les bénéfices issus  des ressources génétiques. Elle concernera toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur  

secteur, et s’appliquera aussi bien aux opérations menées sur site qu’à l’ensemble de la chaîne  d’approvisionnement. 

Cette norme garantira des démarches solides en matière de biodiversité, en aidant les entreprises à  identifier leurs impacts, établir des priorités, définir des objectifs concrets et mettre en place des  actions efficaces. Elle précisera aussi les bonnes pratiques en matière de gouvernance, d’implication des parties prenantes et de communication sur les engagements pris. 

La COP15 et les entreprises 

La COP15, tenue en décembre 2022 à Montréal, a abouti à l’adoption d’un Cadre mondial pour la  biodiversité visant à enrayer et inverser le déclin de la biodiversité d’ici 2050. Ce cadre comprend  quatre objectifs majeurs : 

  1. Mettre un terme à l’extinction des espèces menacées par l’homme et diviser par dix le taux  d’extinction de toutes les espèces d’ici à 2050. 
  2. Utiliser et gérer la biodiversité de manière durable. 
  3. Partager équitablement les avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. 4. Veiller à ce que des moyens techniques et financiers pour sa mise en œuvre soient  accessibles à toutes les parties, en particulier les pays les moins avancés et les petits États  insulaires en développement. 

Pour atteindre ces objectifs, 23 cibles pour l’action à horizon 2030 ont été définies, notamment : Atteindre 30 % d’aires protégées (terrestres et marines) au niveau mondial. Restaurer 30 % des écosystèmes. 

  • Réduire de 50 % les risques liés aux pesticides. 
  • Réduire les subventions néfastes pour la biodiversité à hauteur de 500 milliards de dollars 

US par an d’ici 2030. 

Bien que les entreprises et institutions financières soient encouragées à évaluer et à rendre publics  leurs risques, dépendances et impacts sur la biodiversité, aucune obligation spécifique n’a été  imposée. 

Conclusion 

Malgré des avancées notables, la prise en compte de la biodiversité par les  entreprises reste insuffisante. Des outils normatifs, tels que la norme NF X32-001 et la future norme ISO 17298, sont en place ou en développement pour guider les organisations dans cette démarche.  Cependant, une mobilisation accrue est nécessaire pour intégrer pleinement la biodiversité dans les  stratégies RSE et contribuer efficacement à la préservation des écosystèmes.